2015
Rockyman Rio de Janeiro
Des épreuves individuelles:
Surf, marathon, trail, VTT, BMX, skate et des éprueves collectives: Pyrogue et
course à pied pour une superbe aventure humaine et sportive.
Le Rockyman c'est ça:
La Gevaudane
Le 03/08/2015
Trail du Colorado - La Réunion
Le 04/08/2015
Vendredi 10 juillet 2015, 8h, me voilà à St Denis de la Réunion, cela fait près de 16 ans que je n'avais pas posé les pieds sur l'île intense, c'était lors d'un stage équipe de France pour mes premiers Championnats du monde de course en montagne. Une éternité !
Jérôme le speaker du Trail du Colorado est là pour
m'accueillir avec son fils et son beau chapeau bariolé ;-)
Direction la caserne de gendarmerie qui nous accueillera pour ce séjour pour
rejoindre Landie et Martin, deux coureurs Sud-Africains arrivés la veille.
Les Sud-Af sont déjà dans l'ambiance et veulent aller sur le parcours avec
Jérôme, pour ma part ce n'est pas l'envie qui manque mais j'aurais bien fait un
petit sieston. Un voyage de nuit sans dormir beaucoup, cela laisse des traces.
Je les laisse partir seul avec Jérôme pendant que je m'assoupi un peu (2h tout
de même...) pour récupérer.
L'après-midi, nous faisons tous les 4 une petite
balade vers le pic Adam dans la forêt luxuriante, avant de redescendre en ville
pour une petite rencontre avec quelques journalistes et l'organisation. Une
organisation aux petits soins et un accueil des plus chaleureux.
Les autres coureurs invités sont arrivés (Malgaches, Mauriciens, mahorais....).
On entre progressivement dans l'ambiance du Trail du Colorado et de l'océan
Indien.
La famille Lacroix m'accueille ensuite chez elle pour un dîner typique et fort sympathique. On aurait pu discuter toute la nuit entre passionnés mais il faut quand même récupérer un peu avant la course de dimanche.
Samedi matin rando-course en reco sur les 5 premiers et 5 derniers kilomètres (en Aller-retour) en compagnie des invités de l'océan Indien et de Eric. On en profite pour manger quelques goyaviers, riches en antioxydants.
Retour à la voiture, pour redescendre en ville, mais problème technique sur la clio d'Eric, impossible de la démarrer. Heureusement un fin mécanicien métropolitain va remettre tout ça en ordre, lol.
Bref, la matinée est passée à une vitesse grand V.
On récupère les dossards en début d'après-midi puis les Malgaches et Mauriciens veulent aller faire un tour dans un magasin de grande distribution de sport, c'est un rituel parait-il quand ils viennent à la Réunion ;-)
Ensuite René, membre de l'orga nous propose 2 petite
visites :
- la cascade de Bassin la Paix, où j'en profite pour tremper les jambes
- le point de vue de Takamaka
C'est pour nous mettre en appétit pour le reste du séjour ;-) et ça marche
plutôt bien, il faut dire que les arguments sont bons ! On oublierait
presque que demain il y a la course.
La Course
La course démarre à 7h, nous arrivons assez tôt dans
le parc du Colorado, il y a déjà pas mal de monde, pourtant il fait encore nuit
noire.
Quelques minutes d'échauffement pendant que le jour se lève puis c'est parti.
Il y a une petite boucle avant d'entamer le sentier jusqu'au kiosque
d'Affouches. Cela part relativement vite, je discute un peu dans le peloton
puis reviens sur la tête de course. Jeannick Boyer mène grand train. La
première partie est globalement montante et cela me convient bien, sans le
vouloir je creuse un petit écart mais je ne souhaite pas faire le trou tout de
suite.
J'arrive donc tranquillement au premier ravitaillement. L'accueil des bénévoles
est hyper sympa, aux petits soins une nouvelle fois. Je souhaite simplement
remplir mon bidon mais il y a un paramètre que je n'avais pas
prévu ! Il me faut répondre à un journaliste radio en direct. Il est clair
que le Trail running est très populaire à la Réunion, j'avais pu m'en rendre
compte les jours précédents la course, mais là je suis tellement surpris que je
ne dois pas être très loquace même si l'ambiance est très détendue. Jeannick
arrive à son tour et ne s'arrête pas, je repars dans sa foulée.
On entame alors le fameux sentier des lataniers qui nous mène jusqu'à Dos
d'Ane : 12km sur un petit sentier très étroit relativement plat mais sans
cesse en virages, relances, trous, bref ce n'est pas facile de courir
vite. Joachim, le malgache revient sur nous comme une fusée. Nous poursuivons
notre chemin tous les trois jusqu'à Dos d'Ane avec une extrême vigilance sans
prendre de risques. On essaie de profiter de quelques points de vue sur la côte
Ouest mais il faut rester bien concentré sur le sentier.
Mes compagnons me paraissent faciles, difficile de les tester sur cette partie
car il n'est pas facile de faire la différence.
Arrivé à Dos d'Ane, la petite remontée avant le ravito me permet de me tester
et de les « tester » un peu, Jeannick décroche tout de suite et
Joachim assez rapidement aussi, c'est plutôt rassurant !
Je prends le temps de me ravitailler, toujours dans une ambiance très sympathique. Joachim n'arrive pas encore, je me dis que finalement en peu de temps un bel écart s'est fait.
Je monte sans trop trainer sur la crête, là le paysage devient grandiose avec Mafate sur la droite, le sentier est moins technique, c'est l'occasion de profiter au maximum du paysage et de cette ambiance unique.
Je sais que si je
gère bien cette ascension sur piton Bâtard, la fin de course devrait bien se
dérouler.
Je me régale sur cette partie de la course, c'est du gros plaisir !
Seule une petite chute dans la descente sur le 3ème ravito (au même endroit que le premier) en voulant m'écarter pour
croiser un randonneur me fait perdre quelques secondes mais sinon tout
« roule ».
Deuxième petite itw de la radio au ravito, je suis
confiant et pas surpris cette fois-ci même si je ne sais pas trop où sont mes
poursuivants. Il ne me reste qu'à dérouler jusqu'à l'arrivée malgré 2 ou 3
coups de cul. Je connais ces 8 derniers kilomètres pour les avoir fait à
l'aller.
Je peux savourer cette victoire devant Joachim et Jean-Louis qui remporte pour
le coup le titre de Champion de la Réunion.
Pas mal de photos, d'interview et de sollicitations, pas de doute le trail est
très populaire sur l'ile ! D'ailleurs dès que l'on est sur les entiers on
croise sans cesse de coureurs/randonneurs.
Il faut dire que le Grand Raid y est pour beaucoup, il est dans toutes les
têtes.
Riziki (Mayotte) termine 4ème puis arrivent Simon, Fabrice et le défilé de tous les coureurs dans cette ambiance festive.
Repas créole pour se requinquer puis on redescend à
l'hôtel pour se reposer avant de se retrouver pour boire un coup sur le
Barachois où se prépare le défilé du 14 juillet.
Repas très convivial entre les invités et l'organisation le soir puis
retour à l'hôtel. Le rideau se referme sur ce Trail du Colorado
Réunion l'ile Intense
Quasiment tout le monde repart le lendemain, sauf les
Sud-Af qui veulent aller au volcan le lendemain. De mon côté je ne repars que
jeudi matin, j'ai donc 3 jours pour profiter de l'île.
Lundi matin je dois rendre la voiture de prêt et récupérer une voiture de
location pour le reste de mon séjour. Je les laisse donc partir avec Thomas.
Pour ma part, je décide de me rendre au Maido où je dois rejoindre
Jean-René un ami réunionnais pour une petite balade dans Mafate. Entre temps
petit coup de fil de Jérôme un ami commun qui se joint à nous. Le temps de
monter au Maido et c'est parti pour environ 4h de rando-course : La
brèche, Roche plate, Le Bronchard .... on en prend plein les yeux dans ce
magnifique cirque de Mafate. Cela donne envie de déjà y revenir avec plus de
temps devant soi.
On prend le temps de se ravitailler un peu puis retour à St Denis avant de nouvelles escapades.
Le lendemain, direction Cilaos pour essayer de faire
le Piton des Neiges, toit de la Réunion au-delà des 3000m d'altitude.
Je pars très tôt pour arriver au lever du jour au départ du sentier du bloc. Le
temps n'est vraiment pas terrible sur le sommet, je tergiverse un peu, mange un
bout, revérifie la météo et décide de monter malgré tout. Sur la partie
sommitale, les gens qui ont dormi au refuge redescendent, il bruine et tout le
monde a froid. Mais par chance le temps se découvre un peu, il y a quelques
passages d'éclaircies, le soleil apparait, le sommet est dégagé. Les nuages qui
jouent avec le relief donnent un beau spectacle. Cilaos, Salazie, les cirques
sont à nos pieds, le grand Benare, la côte Ouest, dommage que le volcan et la
côte Est soient bouchés mais cela ne m'empêche pas d'en prendre plein les yeux
et de me donner des dizaines et des dizaines d'idées de balades.
Redescente sur le village de Cilaos et petite nuit tranquille dans le village.
Mercredi matin, dernier jour de visite, direction le Sud pour le Volcan.
La route est plus longue que je ne l'avais imaginé, entre la sortie escarpée du
cirque de Mafate et la montée sur le volcan, me voilà en fin de matinée au pas
de Bellecombe pour approcher le cratère.
Durant cette montée on change complètement de décor, de la plaine de Cafres à
la plaine des sables l'univers volcanique se dessine progressivement pour
devenir finalement presque lunaire.
Mon temps est limité car je dois rendre visite à des amis et rejoindre Raymond
Fontaine à Petite-île pour un petit entrainement en commun avant d'aller dîner.
Je fais donc une espèce de rando-course sur la lave durcie et la roche
volcanique jusqu'au cratère Dolomieu et j'ai bien fait de pas trop trainer en
route car le brouillard arrive seulement 5 minutes après moi sur le cratère.
On se croirait dans un autre monde à courir sur cette roche et cette ambiance
volcanique.
Je redescends à Petite-île boire un coup chez Gilles et Flo et je suis
juste à l'heure pour l'entrainement du COS Petite-île où m'attend mon ami
Raymond Fontaine. Quel plaisir de le revoir dans son cadre de vie après toutes
ces escapades à travers le monde pour les championnats de course en montagne.
On partage un petit entrainement bien sympathique avec quelques membres du club
et on termine la soirée avec Samuel et Alexandre pour un dernier dîner sur
l'île, car jeudi matin il est déjà l'heure de rentrer en métropole.
Mais cette fois je ne pense pas attendre 16 ans avant de revenir car ces quelques
jours ne peuvent que mettre en appétit pour un séjour plus long !!
Je suis
un coureur à pied!
Le 05/04/0215
Je fais de la
course de montagne, du trail, du cross, de la course sur route, j'ai eu fait de
la piste et même des courses d'escaliers. J'aime et je pratique la course à
pied sous toutes ses formes et je ne voudrais pour rien au monde être cloisonné
dans un des domaines pré-cités comme souvent on aime tant nous cataloguer. «
Course à pied » c'est vraiment un terme vaste tellement il peut se décliner
sous diverses formes. Le trail running en fait partie. Je m'abstiendrai bien de
vous donner une définition de celui-ci tellement ça me parait complexe, si ce
n'est que c'est de la course sur sentiers.
Il me parait donc presque normal que ce soit la Fédération Française
d'Athlétisme qui soit la plus à même d'être délégataire de la discipline que je
pratique.
J'ai pris ma première licence en 1994, dans un club de passionnés pour la
course hors-stade à l'époque. Depuis 1999 et ma première sélection en équipe de
France (un rêve), je fais du haut-niveau. Depuis ce temps, j'ai côtoyé des
centaines et des centaines de personnes du milieu, j'ai commencé à comprendre
les rouages de la discipline. J'ai parfois (et même souvent) été en désaccord
avec la politique et certaines décisions de la FFA ou de la DTN à l'égard des «
petites disciplines » que sont les courses hors-stade non olympiques. Et je le
serais encore si les informations rapportées par certains médias ces derniers
temps s'avéraient justes (même si je doute fortement de toutes ces infos)! Je
ne suis pas un pro ou un anti FFA mais aujourd'hui cela me parait normal
qu'elle ait la délégation d'organisation des courses nature.
Ne vaut-il pas mieux une fédération délégataire (dont le but est d'organiser et
de promouvoir une activité sportive sans faire du profit contrairement à ce que
l'on veut faire croire) que des organismes ou des entreprises privés qui n'ont
d'autres objectifs que le profit ? Sûrement que certaines personnes en son sein
n'ont pas la culture du hors-stade et du Trail en particulier, sûrement qu'elle
n'a peut-être pas toutes les connaissances du milieu (il y en aussi je vous
rassure), sûrement que la gestion de la discipline n'est pas parfaite, cela a
aussi été le cas pour la course en montagne. Mais quand on est passionné, on se
doit d'aller dans le bon sens et de faire bouger les choses. J'ai essayé et
j'essaie de le faire pour la course en montagne. C'est un travail laborieux qui
prend du temps mais j'espère apporter ma pierre à l'édifice et que petit à
petit les choses vont évoluer. Il est facile de critiquer, de s'insurger, mais
il ne faut pas mélanger sa rancœur et son intérêt personnel avec l'intérêt
général.
Bien sûr, je suis en grande partie d'accord avec le mouvement insufflé par
certains « élites » sur l'esprit et les valeurs qui doivent régner dans la
discipline. Mais qui sommes-nous et qu'avons de plus que les autres pour donner
tant de leçons aux gens, pour influer sur leur choix ou encore pour définir la
discipline et répandre une certaine propagande. Il y a bien longtemps que
certaines valeurs ont été perdues et cela fait partie du monde humain. Ces
mêmes « élites » ne sont-ils pas ceux qui bénéficient des plus gros privilèges
au sein du microcosme du trail (même si moi aussi j'en profite en partie, on
est bien d'accord) ? Ne sont-ils pas les égéries de grosses marques et
organisations qui n'ont d'autres objectifs que de gagner de l'argent ? Je pense
qu'il ne faut pas être hypocrite là-dessus. Je n'ai personnellement pas adhérer
au groupe, tout simplement car je n'ai de leçons à donner ou à recevoir de
personne. Je suis pour l'échange, la discussion et le débat incluant l'ensemble
des acteurs de la discipline.Pour en revenir au Championnat du Monde, je dis bien Championnat du Monde, je
n'ai absolument aucun problème avec le fait que le départ ne soit pas commun
avec la course dite « open », sinon est-ce qu'on peut appeler cela un
Championnat du Monde ? Un Championnat du Monde est une compétition de
haut-niveau, avec des équipes nationales, pas une épreuve dite de masse.
Il y a chaque week-end des dizaines et des dizaines d'autres courses où se
mêlent les élites et l'ensemble des coureurs et je suis fier de pouvoir
partager ces épreuves avec l'ensemble de la communauté de la course à pied.
Mais je suis également fier de porter et d'avoir reçu le droit de porter
ce maillot bleu blanc rouge (tout le monde peut tenter sa chance et les
modalités de sélection sont claires) pour une épreuve internationale
(c'est même un honneur et c'est ce qui en fait sa valeur) et donc de prendre
part à une course réservée à l'élite.
J'ai déjà participé à 21 Championnats Internationaux officiels, tous « non open
» et cela ne m'a jamais posé aucun problème, c'est même pour moi une évidence ;
c'est la pyramide du sport de compétition.
La multiplication des « pseudos championnats » arrange tout le monde, y compris
les coureurs qui voient là une manière d'exister à travers une élite
éparpillée. Mais l'élite c'est quelque chose de restreint, tout le monde ne
peux pas être un champion, c'est comme ça et il n'y a aucun problème à
l'accepter. Une unification des championnats est primordiale et cela ne peut se
faire que par une Fédération Internationale et des Fédérations Nationales (même
si leur fonctionnement et leurs décisions ne sont pas toujours bonnes) et non
des organismes privés qui veulent seulement tirer la couverture à eux et ne
servent pas, à terme, l'intérêt général de la discipline.
On nous parle d'esprit et d'équité ; mais n'existe-t-il pas des courses avec un
nombre limité de coureurs, n'existe-t-il pas des courses où il faut avoir
marqué un certain nombre de points pour avoir droit au départ, des tirages au
sort, etc. Sommes-nous prêt à refuser tout sponsoring, invitation, défraiement,
contrat....pour être au même niveau que tout le monde ? Je ne pense pas !
Le monde n'est pas juste, c'est un fait, certains sont grands d'autres petits,
certains sont en bonne santé, d'autres malades, certains sont habiles de leurs
mains, d'autres de leurs pieds, d'autres courent vite, d'autres longtemps,
certains font du sport pour le plaisir, en loisir, d'autres pour la compétition
et la performance, d'autres pour la santé, d'autres pour toutes ces raisons et
tout est respectable.
Un Championnat du Monde, et ce dans n'importe quelle discipline que ce soit,
est une compétition qui tend vers la performance de haut-niveau, cela se mérite
et c'est dans cette optique là que je serais fier d'être au départ le samedi 30
mai, comme je l'ai été de nombreuses fois sous le maillot bleu, juste pour la
passion!!!
Verticale de la Tour Eiffel: un évènement unique!
Le 22/03/2015
L'idée de pouvoir
gravir à pied le monument qui représente le plus Paris et même la France,
beaucoup ont dû l'avoir, mais il y a longtemps que personne ne l'avait fait.
Alors à l'annonce de la création de cette Verticale de la Tour Eiffel, cette
expérience m'a tout de suite interpellée, un challenge original, unique, très
excitant, même pour un rural montagnard ! Car la Tour Eiffel c'est tout un
symbole.
J'ai le privilège de faire partie des « élites » sélectionnés pour
participer à cette épreuve, alors même seulement 5 jours après le l'Ergysport
Trail du Ventoux que j'ai prévu à mon programme, je suis tout de même impatient
de pouvoir gravir la Dame de Fer.Impatient mais aussi curieux de voir comment on peut gérer et appréhender ce
type d'épreuve si particulier. Car même si j'ai déjà participé à une épreuve de
Tour à Milan il y a quelques années, la Tour Eiffel est quelque chose de bien
différent.
J'essaye de fouiller dans mes souvenirs car je suis déjà monté au 2ème étage à pied par le passé, comment sont les marches, les paliers, le
sens... Pour le 3ème étage c'est
encore plus l'inconnu mais je trouve ce challenge fort intéressant. Avant l'épreuve
il y a déjà tout un questionnement, une recherche et une approche qui pimentent
la préparation bien avant le Jour J.
Arrivé seulement
le vendredi dans l'après-midi, je n'ai pas l'occasion de monter quelques
marches pour reconnaitre et s'imprégner de l'ambiance, mais on sait que
l'effort va durer plus ou moins 9 minutes et que pour une course si intense
l'échauffement est très important. C'est l'occasion de discuter de cette
expérience avec les autres coureurs engagés.
L'évènement est très suivi par la presse et dès l'échauffement on sent
l'engouement pour cette épreuve originale (caméras, micros, photos...). Cela
intrigue et fait un gros focus sur la course à pied. On n'a pas l'habitude de
tout ce protocole et cela en est presque déstabilisant.L'écran géant et le speaker nous permettent de suivre un peu la course des
filles qui partent avant nous. C'est l'occasion de voir un peu tout type de
technique : 2 par 2, 1 par une, marche, course, aide des rampes ou pas...
bref c'est tout de même plus technique qu'une course où on pose ses pieds
où l'on veut ou presque.
Les premiers départs des hommes ont lieu à 21h, toutes les minutes, mon départ
est prévu à 21h27. Les écrans de contrôle nous permettent de voir les coureurs
qui nous précédent, la technique (toujours bien différente selon les styles)
mais aussi l'état de fatigue à l'arrivée et ça a l'air de faire plutôt mal, ce
n'est pas vraiment une surprise !
Quelques minutes avant le départ nous rentrons dans ce SAS de départ avec une
présentation des coureurs et un protocole bien huilé, cette fois on y est
vraiment et l'inconnu de ce type d'épreuve nous met tout même un peu
d'appréhension même si beaucoup sont là pour l'expérience plus que pour le
résultat.
C'est amusant de voir le départ des coureurs nous précédant.
3 - 2 - 1 c'est parti, avec ce départ en contre-la-montre et notre
inexpérience, il est difficile de réguler son rythme et de gérer son effort. On
a beau se dire qu'au niveau cardio c'est plus ou moins l'effort d'un 3000m
steeple, au niveau musculaire c'est bien différent. Les spécialistes sont prêts
à en découdre, nous sommes plus dans une optique de découverte et
d'émerveillement.
Je démarre bien évidement d'avaler les marches 2 par 2 à bon rythme. Jusqu'au
premier étage, aucun souci mais nous n'avons fait que 57m de dénivelé sur les
279m et 1665 marches prévus. Les escaliers sont larges pour l'instant. J'essaie
de m'aider des rampes mais je ne suis pas très à l'aise, c'est difficile de se
concentre à la fois sur les pieds et sur les mains, notamment avec l'effort,
toute une technique. La traversée à plat vers l'accès au 2ème étage nous permet de récupérer un peu musculairement.
La montée vers le deuxième étage change de sens, la largeur des escaliers se
réduit mais on n'a pas vraiment le temps, ni de s'en rendre compte, ni
d'observer ce qu'il se passe autour car c'est vraiment une concentration de
tous les instants. La seule chose dont on se rend compte c'est que
musculairement c'est déjà de plus en plus dur et que le but sera de garder ce rythme
de 2 par 2 le plus longtemps possible.
Le cardio commence aussi à être proche du max, l'effort est extrêmement
intense.
On entame alors la partie la plus longue vers le 3ème étage, les séries de marches sont plus longues, donc musculairement
ça complique encore la tache car même si les paliers sont très courts il y a un
ou deux appuis qui nécessitent moins de force. Les marches sont trouées mais on
ne voit pas vraiment le vide dessous, tant mieux ;-). C'est de plus en
plus difficile de garder ce rythme 2 par 2, la fréquence gestuelle baisse
progressivement et je dois me résoudre à monter une par une. Je n'étais pas
très à l'aise avec les rampes mais dans ce rythme-là, je ne me pose même plus
la question, je ne les utilise plus du tout, j'essaie de mettre un maximum de
fréquence, l'effort est désormais limité par le cardio et malheureusement la
vitesse ascensionnelle baisse avec ce rythme-là. Je préfère courir 1 par 1
plutôt que marcher 2 par 2, ce n'est peut-être pas plus efficace mais pour moi
c'est plus confortable. On ne sait pas trop où on en est à la fois dans
l'ascension et à la fois par rapport aux autres mais la concentration doit
rester au maximum.
Le fait de monter 1 par 1 permet malgré tout de récupérer un peu
musculairement. J'aperçois le panneau qui indique qu'il reste 600 marches,
j'essaie de repasser un moment sur le rythme 2 par 2 mais avant la fin il faut
que je m'accorde un moment 1 par 1 car je ne suis pas capable d'aller jusqu'en
haut avec ce niveau de force. Je relance sur la dernière portion, j'entends des
encouragements pour Julien M. qui est parti une minute avant moi, c'est la fin,
la délivrance car on est au max au niveau cardio et musculaire. J'arrête ma
montre (8'38'') et m'écroule au sol, Julien en a fait de même, ça brule de partout !!!
Pour l'instant la priorité c'ets de récuperer un peu, pour profiter de la vue
ce sera pour plus trad. On me dit que j'ai pris la tête du classement
provisoire, top même si je sais bien que ça ne vas durer, et il faut seulement
attendre mon poursuivant pour que le temps de référence soit amélioré. On
s'installe, sur les fauteuils du podium provisoire, c'est l'occasion de
récupérer un peu au niveau ventilatoire car ça a « ramoné » les
bronches pour tout le monde. Beaucoup de coureurs me passent devant finalement,
je quitte les fauteuils et c'est l'occasion de profiter enfin de la vue sur la
Capitale et de cette hauteur car durant la course nous n'avons vu que des
marches et des marches, c'est tellement prenant au niveau de la concentration
qu'on ne se rend compte de rien. L'occasion de prendre conscience de l'effort
que l'on vient de faire, d'admirer Paris by night.
Le temps de profiter de ce moment et la redescente se fera...par
l'ascenseur !!!
Une belle expérience sportive, un beau challenge à relever et une épreuve amusante. Même si on vient avant tout pour la Tour Eiffel et le défi, l'effort sportif est malgré tout intéressant à relever et ça donne même envie d'y retourner à la fois pour l'épreuve en elle-même mais aussi pour approfondir la manière de se préparer et d'aborder un exercice si spécifique.
Ergysport Trail du Ventoux
Le résumé en images d'une belle journée sur les pentes du Mont Chauve